Je me réveille doucement, la chambre est plongée dans le noir, dans ma bouche un goût de métal, c’est pâteux. Je me passe la main sur le visage, quel rêve effroyable, une histoire de guerre, d’israéliens furieux. Je fais souvent des rêves un peu fous, qui ne représentent que la fureur dans mon esprit… je me relève en position assise, à côté de moi la place est vide, je tends la main vers mon portable, posé sur la table de nuit pour voir l’heure. Mon téléphone est éteins, je compose mon code PIN et j’attends, d’un coup l’heure s’affiche 01 : 17, je fronce les sourcils… comment c’est possible ? Je vois la lumière du jour transparaitre à travers le volet roulant. Je n’aime pas les matins comme ça, quand je suis perdue dans un univers parallèle, l’heure n’est pas celle qu’elle doit être et autour de moi, rien ne me sembla familier. Je pousse un soupir et m’habitue posément à l’environnement, en face de moi c’est bien le meuble en faux bois que j’ai acheté chez Fly, avec la télé posée dessus, à côté c’est bien le bureau de la résidence avec mon ordinateur portable et l’imprimante dessus, je suis bien dans le lit de notre chambre et ce petit miaulement que j’entends est bien celui de notre chatte Fable qui vient me dire bonjour. Je rallume mon portable et l’heure est bien la bonne cette fois-ci, il est 10 : 25.
Je sors du lit, lentement et touche enfin le lino jaune pâle du sol, ça y est la vie peut reprendre son cours normal. J’ouvre mon agenda, beaucoup de rendez vous cette semaine, il faut dire qu’avec la parution de mon dernier roman tout va très vite, je dois rencontrer pleins de gens et assister à beaucoup de réunions. Ce matin là ne fait pas de différence avec les autres, je dois passer voir mon éditrice à 12h10, déjeuner ensuite avec Mr Riario pour parler de ma prochaine apparition à la télé, j’enchaine avec quelques rendez vous Rouge et je termine par l’agence de voyage, pour le séjour que nous avons prévu avec mon amoureux. J’enfile un jean, mes nouvelles bottes et un gros pull, dehors il a neigé, les premiers flocons de l’hiver, le paysage est fabuleux, j’aime ce froid.
J’attrape rapidement mon sac accroché au dossier de la chaise de cuisine et mes clés dans le compotier sur la commode de l’entrée. Je récupère ma petite voiture noire dans le garage et je sors, sur le petit chemin au dehors de la résidence, je remarque ce type, qui à l’air d’attendre une chose bien précise. -« putain de paparazzi… » Je ne m’arrête pas, je verrais ça en rentrant s’il est encore là. La notoriété c’est chiant, je comprends mieux la peur d’être dans les tabloïds, ces gens là nous poussent à bout à coup de mensonges et de manipulations. Je déteste cet aspect du travail, et pour mon compagnon ça n’est pas plus facile, les médias c’étaient imaginés que comme ma côte de popularité grimpait en flèche, je changerais de direction sentimentale, en acceptant les avances de mannequins, d’acteurs ou de journalistes.
Mais je suis bien telle que je suis. Je suis moi et Florian n’est pas le plus parfait, mais c’est notre couple que j’aime, pas besoin de bling-bling, pas besoin non plus de supers soirées jet-set et de photo call tapes à l’œil. Je partage avec lui, la vraie Vie avec un grand « V ».
Texto de Flo : « Éclates toi bien à tes RDV RED… ne leur fait pas trop mal… je t’aime. » Après mon déjeuner express, je me gare devant mon club de sport, là bas j’y pratique la boxe française, le Kramagavh et pleins d’autres sports de combat, j’aime me défouler comme ça, la course à pied n’était pas assez rude pour moi, je préfère les sports de contact où l’on ressort tout poisseux et crevés. C’est mon défouloir, depuis que l’écriture est devenue mon métier et non ma pure passion, j’ai eu besoin de changer de tactique ! Je ressortis donc complètement vannée, m’engageant dans l’allée vers le parking de la résidence, je le vis encore là, même position, accoudée au toit d’une des voitures garées là, il fait semblant de ne pas me connaître, il s’allume même une cigarette. Je gare ma voiture directement dans le garage et ressors par l’extérieur, lui dire deux mots, ou lui glisser un billet.